A partir de 20h15 et pendant une heure et quart "maximum", a-t-on promis dans son entourage, le chef de l'Etat répondra en direct sur TF1 et France 2 aux questions de Jean-Pierre Pernaut et Yves Calvi depuis son "bureau d'été" du rez-de-chaussée de l'Elysée.

"Un rendez-vous d'explication et de décryptage", a annoncé la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse, à propos de cette émission destinée à faire de la pédagogie sur le sommet de Bruxelles, où les pays de la zone euro sont parvenus jeudi matin à tracer les grandes lignes d'un plan anti-crise passant par une forte réduction de la dette de la Grèce et la mobilisation de 1.000 milliards d'euros pour empêcher la contagion.

Le chef de l'Etat devrait consacrer une large part de son intervention à illustrer les ressorts de la crise et les efforts qu'il déploie pour "ne pas laisser détruire l'euro" et, partant, "l'Europe". "Nicolas Sarkozy veut faire croire comme d'habitude qu'il est le Tarzan de la négociation", a déjà raillé le député PS Michel Sapin.

Mais, quels que soient les résultats du conclave bruxellois, Nicolas Sarkozy est encore plus attendu sur les retombées "françaises" de l'orage qui s'est abattu sur l'Europe.

Le marathon parlementaire sur le budget 2012 est à peine engagé que l'hypothèse de croissance du gouvernement doit être, comme en Allemagne, révisée à la baisse. Et déjà plane le spectre d'un nouveau plan de rigueur pour tenir les objectifs intangibles de réduction des déficits.

Mercredi, des sources parlementaires ont confié qu'une modification de la TVA, y compris un relèvement, faisait partie des possibles mesures pour compenser une croissance revue à la baisse. Une option jugée déjà inopportune par plusieurs députés UMP. "Rien n'est arrêté à ce stade", a affirmé un porte-parole du ministère des Finances.

Le président Sarkozy est également confronté à la menace que font peser les agences de notation sur le fameux "triple A" de la France.

Englué dans les profondeurs des sondages, contesté jusque dans les rangs de sa propre majorité, Nicolas Sarkozy veut défendre un discours de vérité sur les "efforts" indispensables pour enrayer la crise. Une manière de faire, aussi, le procès en indécision, en incompétence et en inexpérience de son futur adversaire socialiste à la présidentielle, François Hollande.