Nicolas Timide
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| Sujet: UMP: nouvelle journée d'incertitude pour le parti transformé en champ de ruines Lun 26 Nov - 7:23 | |
| PARIS (AFP) - L'UMP ressemblait lundi à un champ de ruines après la médiation avortée la veille d'Alain Juppé pour tenter de sortir le parti de la guerre sans merci que se livrent depuis une semaine, pour sa présidence, Jean-François Copé et François Fillon.
La soirée de dimanche a offert le spectacle hors norme d'un parti en déliquescence, au bord du précipice, dix ans après sa création. "Un nouveau courant pour l'UMP: la droite morte !", a résumé sur Twitter l'ex-ministre UMP Benoist Apparu, proche d'Alain Juppé, après que le maire de Bordeaux a jeté l'éponge.
"La question reste toujours la même : qui a gagné cette élection", a insisté M. Apparu. "Un problème reste entier : celui de la légitimité du président".
L'ex-Premier ministre de Jacques Chirac et président fondateur de l'UMP, avait reconnu dès dimanche matin avoir avoir "peu de chance" de réussir sa médiation.
Avant même qu'elle ne commence, elle avait été mise sous pression par M. Copé, proclamé président de l'UMP mardi avec 98 voix d'avance sur le député de Paris. Il avait annoncé une réunion de ses soutiens à 20H00, laissant une petite heure à M. Juppé pour dénouer la situation.
Sans compter que la commission des recours avait passé outre une des conditions fixées par M. Juppé: qu'elle ne se réunisse pas avant que la médiation ne débute.
Las, cette commission présidée par Yanick Paternotte, pro-Copé, s'est réunie dès 09H30 dimanche, faisant une pause de trois quarts d'heure en soirée, le temps que se déroule à l'Assemblée nationale, dans le bureau de Gilles Carrez, président de la Commission des Finances, - "endroit neutre", selon le maire de Bordeaux - la rencontre de l'ex-Premier ministre et des deux irréductibles. Alain Juppé n'a pu que constater que "les conditions de (sa) médiation n'étaient pas réunies" et qu'en conséquence sa mission était "finie".
A la presse massée devant l'Assemblée, M. Copé a expliqué qu'on ne pouvait "pas mélanger procédures juridique et politique". Pour lui, la commission de recours doit proclamer le nom du président de l'UMP avant que ne s'engage "la médiation politique".
La risposte de François Fillon a été rapide et violente, lui qui accuse la commission de recours d'être à la main de son rival. Il a accusé Copé de porter "seul" la "responsabilité" de l'échec de la médiation". Surtout, il veut saisir la justice "pour rétablir la vérité des résultats", dénonçant des "coups de force successifs de Jean-François Copé".
Selon un pro-Fillon, le conclave des trois hommes n'a duré de "25 minutes", dans un climat "tendu". "Alain Juppé a lu un papier avec des points précis et fait quelques concessions. Notamment que la commission des recours se réunisse avec les pro-Copé et les pro-Fillon, avec un membre de la médiation pour superviser leurs travaux". Copé a jugé que ce n'était "pas raisonnable", estimant que la "médiation était biaisée". "Je ne peux pas l'accepter, j'ai gagné", a-t-il dit à M. Juppé, selon la même source, ajoutant qu'il acceptait la présence de l'ex-Premier ministre ou de son représentant, mais en tant qu'"observateur". "Dans ces conditions, je ne sers plus à rien. Tu fais prendre de gros risques à notre parti. Je le regrette profondément", a répondu Alain Juppé, selon la même source.
"Copé était venu pour clasher", a accusé un pro-Fillon auprès de l'AFP.
Lundi, il se murmurait dans le camp Fillon que le député de Paris pourrait prendre une initiative, sans plus de précision.
Pour sa part, la commission des recours doit reprendre à 09h00 ses travaux suspendus peu après 00h15.
Derrière cette bataille entre deux personnalités qui n'ont jamais fait mystère de leur ambition présidentielle pour 2017--, Nicolas Sarkozy, soucieux de se ménager la possibilité de revenir sur le devant de la scène, est sorti du bois. Il a téléphoné tous azimuts samedi, selon une source pro-Copé. Et ce pour "veiller à ce que Juppé ne soit pas érigé en sauveur de l'UMP".
Il s'est sans doute également senti plus libre, soulagé d'être "témoin assisté" et non mis en examen dans l'affaire Bettencourt.
Derrière ce capharnaüm, la grande question est celle de la candidature de droite pour la présidentielle. Avec deux leaders affaiblis, Nicolas Sarkozy apparaît comme le seul incontesté. Un récent sondage le donnait comme le meilleur candidat pour représenter l'UMP en 2017.
Un pari pour l'ex-chef de l'Etat: personne, à ce niveau, n'est parvenu à revenir après une défaite. |
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