Quant je vois une question comme ça je me demande d'abord : qu'est-ce que l'absurde ? Quelles barrières je mets à l'impossible ? Et pourquoi serait-il absurde de désirer l'impossible ?
Le plus grand paradoxe du débat c'est cette définition de l'impossible. On aura beau argumenter, il y a beau avoir un dictionnaire, ça reste une notion humaine et malléable, pleine de subjectivité. Pour les plus rêveurs, l'impossible relève uniquement du fantastique, de mondes magiques, pour les plus pragmatiques, ou les plus pessimistes, les opportunités du quotidien, comme une promotion, des félicitations, seront des choses impossibles. Enfin, la religion, et les croyances en général conditionnent fortement nos modes de pensées et le libre arbitre que l'on donne à "l'impossible".
J'ai pas d'opinion arrêté : ce n'est ni absurde de désirer l'impossible, ni fin d'esprit. Le désir est créer par une sensation de manque. Quant on désire quelque chose, c'est que nous avons besoin de combler un vide, qui peut être de divers nature (ou tout à la fois) : physique, charnel, matériel, affectif, qualitatif... Seulement, il n'a jamais été prouvé que ce "manque" se comblait par l'assouvissement de ce désir. Il est bien connu que lorsque nous avons acquis quelque chose que nous convoitions, un nouveau vide se créer et nous allons chercher ailleurs, combler ce nouveau manque par d'autres chemins, d'autres alternatives, et indéfiniment...
L'exemple du désir sexuel et de la pornographie est la meilleure image qui soit pour illustrer mon idée : beaucoup de femmes rêvent en cachette et fantasme sur le viol et l'homme dominant. C'est bel et bien un désir, que notre âme matérialise, on aimerait essayer, on aimerait savoir... Pour autant, aucune femme ne voudrait se faire violer, pour de vrai, et assouvir se fantasme. Du moins quant elles le font volontairement, ce n'est plus du viol, mais de la domination consentit. Ainsi, ce type de désir est la preuve même que nous n'avons nul besoin d'assouvir tout ce que nous croyons désirer, mais notre esprit doit laisser une place à ses fantasmes pour faire de nous des gens sereins.
Donc, pour moi, la seule absurdité serait de prétendre ne jamais rien désirer, alors que désirer l'impossible est juste une question d'imaginaire et d'originalité humaine, et je n'y vois rien d'absurde.