Voilà un débat bien intéressant.
Autant annoncer ma position tout de suite, je suis totalement pour l'adoption. Selon ta description, je ferais donc plutôt partie des opinions "très positive" à ce sujet. J'ai quant même quelques réserves sur certaines situations ou certains points.
Il me parait essentiel pour un enfant d'avoir un adulte de référence, quelqu'un de privilégier qui puisse lui donner épée et bouclier pour affronter la vie, et bien entendu, le regard de quelqu'un qui l'aime comme un parent bienveillant. L'éducation se fait à l'école, mais essentiellement "à la maison", pendant qu'on grandit, et il est toujours bon de conserver ce lien privilégier même quant on prend son autonomie. C'est une question d'équilibre et de bon sens.
Et finalement l'adoption c'est quoi ? A mes yeux, c'est offrir à l'enfant l'amour et l'apprentissage que ses parents biologiques n'ont pu lui donner, le soutenir dans son développement et les étapes importantes de sa vie. Dans le cas d'abandon ou de décès des parents, je trouve que c'est un acte essentiel que de trouver des parents de substitutions. C'est assez moche dit comme ça, et pourtant je le pense vraiment. Certains enfants adoptés ont parfois même tant de reconnaissance et d'amour pour leurs parents adoptifs qu'ils les considèrent sincèrement comme leurs parents biologiques, malgré l'absence de lien de sang. Et c'est pour moi le but ultime de l'adoption, et pour les parents aussi : pouvoir considérer que l'enfant qu'on adopte n'est pas notre enfant adoptif, mais notre enfant de sang, le considérer comme tel.
Je trouve donc formidable qu'on redonne une chance aux enfants a trouver une famille sur qui il pourra compter, dans les coups durs comme dans les moments de joie. En revanche, je trouve les règlementations sur l'adoption encore beaucoup trop restrictives, beaucoup de belles histoires ne démarrent pas pour une simple question de papiers ou de critères trop pointilleux...
En revanche, je suis un peu plus réticent du côté des parents qui mettraient leurs enfants à l'adoption. Dans le cas de décès ou d'abandon anonyme, le problème ne se pose pas. Mais parfois, les raisons sont beaucoup plus floues. Il y a les problèmes familiaux, il y a ceux qui croient que les enfants sont des jouets qu'on échange, et il y a ceux qui sont dégouttés par leur progéniture (parce que malades par exemple, parce que pas assumés, issu d'un viol, manque d'argent...). Il est quant même très différent d'adopter un enfant de 2 ans qui n'a jamais connu ses vrais parents qu'un enfant de 11 qui sort d'une vie de famille chaotique (battu, divorce, alcool), et accepter de mettre des enfants à l'adoption anonymement c'est aussi déresponsabilisé les parents. C'est fermé les yeux, c'est choisir l'option de faciliter. Je pense qu'on devrait sensibiliser d'avantage les futurs parents, car on parle de sexe, mais rarement de l'enfant derrière... Ou alors on en parle, mais sans se projeter, sans se rendre compte, et ça c'est un vrai problème.
Bon je m'égare un peu avec la fatigue, mais je pense avoir développé l'essentiel de mes idées.